Collation matinale dans les écoles : ni systématique ni obligatoire
Mars 2018
Par le passé, une collation matinale était proposée de manière systématique en classe aux élèves. On considérait que cela permettait de combler les carences de ceux qui n'avaient pas pris de petit-déjeuner.
Or, d'après les enquêtes alimentaires réalisées par l'Anses, les enfants de plus de 3 ans prenant rarement, voire jamais de petit-déjeuner, sont minoritaires (6 % des enfants de 3 à 14 ans ont pris de 0 à 4 petits déjeuners sur une semaine dans l'enquête INCA1 ; 1,4 % des enfants de 3 à 17 ans n'ont pas pris de petit déjeuner au cours des sept jours de l'enquête INCA2 ).
En outre, la prise d'une collation matinale entraîne une augmentation significative (+ 4 %) de l'apport énergétique journalier et modifie les rythmes alimentaires des enfants.
Se basant sur ces constats, l'Agence a considéré, dans un avis publié en 20043, que « de par sa composition, son horaire, son caractère systématique et indifférencié, la collation du matin à l'école n'est pas justifiée et ne constitue pas une réponse adaptée à l'absence de petit-déjeuner ».
Elle recommande de ne distribuer un petit-déjeuner équilibré (dont la composition serait conforme aux instructions de la circulaire sur la restauration scolaire) qu'aux seuls enfants qui ne l'auraient pas pris, et ce dès l'arrivée à l'école et avant le début de la classe, dans tous les cas au minimum deux heures avant le déjeuner.
Les enseignants ne doivent donc pas faire de la collation matinale une généralité pour tous les enfants, mais s'adapter aux situations spécifiques, tout en respectant les repères de consommation et recommandations du PNNS et en proposant, chaque fois que possible, des dégustations de fruits.
1 Enquête de consommation alimentaire INCA 1 (étude individuelle nationale des consommations alimentaires), ANSES, 1998-1999
2 Enquête de consommation alimentaire INCA 2 (étude individuelle nationale des consommations alimentaires), ANSES, 2006-2007
3 ANSES (ex-Afssa) – Saisine n° 2003-SA-0281
