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Convention Citoyenne sur le Climat : Quels enjeux et impacts pour la restauration collective ?

Octobre 2020

Expérience démocratique inédite en France, la Convention Citoyenne pour le Climat a réuni entre octobre 2019 et avril 2020 150 citoyens tirés au sort, représentatifs de la société française. Leur mission ? Définir une série de mesures permettant de réduire d'au moins 40 % les émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030 (par rapport à 1990), et ce dans un esprit de justice sociale.

Pour cela, cinq thématiques ont été abordées :

  1. se nourrir (alimentation et agriculture),
  2. se loger (habitat et logement),
  3. travailler et produire (emploi et industrie),
  4. se déplacer (aménagement et transports),
  5. consommer (modes de vies et de consommation).

Les débats menés ont abouti à la définition de 43 objectifs et de 149 propositions.

La thématique « Se nourrir » en dénombre 41, dont 10 concernent explicitement la restauration collective au travers de 2 grands objectifs. En effet, bien que représentant moins de 10 % de l'ensemble des repas pris en  1 , la restauration collective accueille enfants et jeunes quasiment quotidiennement sur de longues périodes et, à ce titre, constitue un levier essentiel pour la pédagogie et l'évolution des comportements.

Objectif n° 1 : Engager la restauration collective vers des pratiques plus vertueuses

L'idée est de poursuivre la transition amorcée par la loi EGalim (visant à rétablir l'équilibre des relations commerciales entre producteurs et grande distribution tout en permettant l'accès par tous les consommateurs à une alimentation saine et durable), et de renforcer sa mise en œuvre.

Les neuf propositions de ce premier objectif ont obtenu 97 % d'avis favorables.

Parmi elles, deux s'appuient sur des études menées par la Fondation Nicolas Hulot : elles préconisent la mise en place, via un abondement d'un fond national, d'une prime à l'investissement (99 centimes par repas), afin de permettre aux établissements de s'équiper en matériel, de former les personnels et de mener des campagnes de sensibilisation pour atteindre les objectifs de la loi EGalim. Un bonus de 10 centimes par repas pourrait également être alloué aux petites cantines (moins de 200 repas par jour) bio et locales, pour les aider à absorber le surcoût lors des trois premières années de leur transition (voire plus longtemps si besoin).

Deux autres propositions ambitionnent d'élargir les prérogatives et les missions du Conseil national de la restauration collective, en lui confiant notamment le contrôle de la bonne mise en œuvre de la loi EGalim, et en créant un « Observatoire de la restauration collective » chargé d'aider au déploiement et à la mise en œuvre de la loi.

Une cinquième proposition vise à encourager la réflexion pour réécrire l'arrêté du 30 septembre 2011 relatif à la qualité nutritionnelle des repas servis en restauration scolaire, afin qu'il soit plus en cohérence avec la proposition suivante (la sixième), suggérant l'instauration d'un choix végétarien quotidien dans les self-services à compter de 2022, et incitant la restauration collective à menu unique à développer des menus végétariens (sur inscription préalable, afin de faciliter leur organisation).

La septième proposition ambitionne d'étendre à partir de 2025 à la restauration collective privée toutes les dispositions de la loi EGalim, parmi lesquelles la diversification des sources de protéines. Cette mesure s'adresse aux restaurations collectives de la maternelle au lycée qui servent plus de 200 couverts par jour en moyenne. Elle a pour objectif de proposer plus de sources protéiques végétales aux enfants et ainsi leur permettre de varier les sources de ce nutriment 2 .

Les deux dernières propositions suggèrent d'une part d'élargir la liste des produits éligibles aux 50 % de produits bio de la Loi Egalim aux agriculteurs en transition bio et aux produits à faible impact environnemental ; d'autre part d'aider à la structuration des filières pour faciliter la reconnaissance de produits sous signes de qualité.

Objectif n°2 : Poursuivre les efforts sur la réduction du gaspillage alimentaire en restauration collective et au niveau individuel

Les membres de la Convention Citoyenne sur le Climat ont également manifesté leur souhait de voir poursuivis les efforts déjà consentis au travers des lois Garot (2016) et EGalim quant à la réduction du gaspillage dans la restauration collective, du producteur jusqu'au consommateur. Votée à 97 % d'avis favorables, leur proposition suggère :

Entretien avec un expert

Anne-Laure Chapuis, Responsable RSE Bel France

Que pensez-vous de la Convention Citoyenne pour le Climat et en particulier des 10 propositions relatives à la restauration collective ?

Cette convention est une formidable initiative qui prouve une volonté de changement de la part de la société toute entière. Nous savons que la mise en œuvre de la règlementation EGalim est difficile dans les collectivités, mais cette convention souligne l'importance de cette loi et propose des engagements encore plus ambitieux. Ces 10 propositions, qui vont dans le sens du « mieux manger », via une alimentation plus saine et plus responsable accessible à tous, montrent que les acteurs de la restauration collective ont un rôle à jouer dans la transition alimentaire. La sensibilisation à une meilleure alimentation et au gaspillage alimentaire, des jeunes générations notamment, sont des leviers essentiels afin de lutter contre le réchauffement climatique.

Selon vous, quelle proposition est la plus urgente à mettre en place et pourquoi ?

Toutes sont urgentes, mais la lutte contre le gaspillage alimentaire l'est plus particulièrement. Un tiers de la nourriture produite dans le monde est gaspillée. Au-delà du gaspillage en lui-même, ce sont autant de ressources et d'énergie mobilisées inutilement. Sans compter que la nourriture jetée se décompose dans les décharges et produit du méthane, qui contribue aux émissions de gaz à effet de serre. Si le gaspillage alimentaire était un pays, il serait le 3e plus grand émetteur de CO2 après la Chine et les États-Unis ! La restauration collective doit faire de la pédagogie et sensibiliser les enfants au gaspillage alimentaire, par exemple via des affiches dans les cantines scolaires.

Comment le groupe Bel et ses produits peuvent-ils répondre à ces propositions ?

Le Groupe Bel est engagé dans la lutte contre le gaspillage alimentaire au travers de son offre en format portion, qui est sa signature depuis plus de 150 ans. Les portions permettent de conserver les produits dans de bonnes conditions et d'offrir la juste dose. Proposer des produits appréciés des enfants est un autre moyen de limiter le gaspillage alimentaire dans les cantines. Notre gamme « ingrédients » est en cela très utile. Elle permet d'ajouter de la gourmandise aux recettes et d'éduquer les enfants aux goûts des légumes : des épinards cuisinés avec de la Vache qui rit® ou du Kiri® seront plus appréciés que proposés nature. En outre, Bel finance depuis six ans Chef'Eco, une société spécialisée dans la diminution et le tri des déchets en restauration collective et commerciale, pour la mise en place d'actions de sensibilisation des enfants au tri. En tout, c'est d'ores et déjà 100 tables de tri co-financées par Bel depuis 2014 pour éduquer au recyclage dès le plus jeune âge ! Enfin, nous travaillons activement afin que 100 % de nos packagings soient prêts au recyclage en 2025. 84 % le sont actuellement, c'est d'ailleurs de cas de l'emballage en aluminium des portions de Kiri® et de Vache qui rit®. Conseil pour faciliter le tri de nos emballages portions : roulez en boule l'aluminium avant de le mettre dans la poubelle de recyclage.

 


1  Engager la restauration collective vers des pratiques plus vertueuses
2  Les mesures de la loi EGalim concernant la restauration collective
 

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