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Le snacking à la française : un modèle bien spécifique

Avril 2019

L’alimentation à la française, dont la renommée n’est plus à faire, est-elle menacée par l’essor croissant du snacking, modèle de restauration importé des pays anglophones ? Depuis quelques années, le contexte semble aller dans ce sens : le petit-déjeuner accuse une perte de vitesse, les consommations de fruits et de légumes chutent, la structure des repas se simplifie, la consommation des plats préparés augmente… Pour autant, en France, manger se conforme à un modèle bien établi, dont certains codes sont même repris par la consommation hors repas (snacking).

État des lieux de l’alimentation hors repas

En France, les consommations hors repas sont relativement fréquentes chez les adultes :

Il faut dire qu’au cours de la journée les occasions sont nombreuses. Parmi les huit identifiées, trois rassemblent une majorité de Français : le goûter (43,5 % des sujets), l’apéritif (42,2 %) et la pause matinale (34,4 %). Trois autres correspondent aux trois repas de la journée, qui restent encore relativement peu touchés par le snacking : 11,2 % en consomment à la place du petit déjeuner ; 13,4 % à la place du déjeuner et 10,8 % à la place du dîner. Les deux dernières sont situées l’une en début d’après-midi (16 %), l’autre en soirée/nuit (22,5 %).

Les pratiques alimentaires s’adaptent aux contraintes de temps : les prises alimentaires hors repas en soirée se déroulent principalement le week-end, propice aux moments festifs et conviviaux tels que l’apéritif, tandis que les consommations hors repas de la journée sont plus fréquentes en semaine.

Les pratiques s’adaptent aussi aux modes de vie : les consommations hors repas sont prises assis dans la grande majorité des cas (71 % des situations) et sans couverts (82 %), le plus souvent consommées sur le lieu de travail lorsqu’il s’agit d’une prise alimentaire à la place du petit-déjeuner et du déjeuner, dans les transports, en faisant les courses, en attendant un RDV ou au sport. Au contraire, celles prises au moment de l’apéritif et du dîner se déroulent principalement à domicile.

Enfin, prise alimentaire hors repas n’est pas forcément synonyme de prise solitaire. La commensalité, c’est-à-dire le partage à plusieurs, est présente dans 46 % des prises hors repas, l’apéritif restant le moment le plus convivial et festif ; les consommations hors repas du petit déjeuner et de la nuit les plus solitaires.

Des habitudes alimentaires recomposées

Loin de bouleverser les habitudes alimentaires des Français, le snacking à la française, structuré, a toute sa place.

Les consommations prises à la place du petit déjeuner empruntent largement les codes d’un petit déjeuner classique, avec une boisson chaude (36 % des cas), une boisson sucrée (31 %), des céréales/biscuits sucrés (29 %) ou un fruit (24 %). La consommation de la matinée ressemble ainsi à un petit déjeuner décalé.

Quant à celle de la pause déjeuner, elle prend des airs de pique-nique, dont le fromage est le grand gagnant (consommé dans 25 % des cas), devant les boissons chaudes, les fruits et/ou chips et la charcuterie. En tout début d’après-midi, le chocolat arrive en tête des préférences (consommé dans 24 % des cas) après les boissons chaudes (34 %), devant les boissons sucrées et les céréales/biscuits sucrés.

À l’heure du goûter, ces derniers occupent la seconde place après les boissons chaudes. Les fruits et le chocolat sont présents dans 19 % des cas.

Moment de détente et de plaisir lorsqu’il prend la place du dîner, l’apéritif se joue autour de quatre grands classiques : la charcuterie, les chips, le fromage et les biscuits salés. La fin de soirée et la nuit sont, quant à elles, marquées par le retour du sucré au travers d’aliments réconforts.

Plaisir et praticité comme motivations premières

Le plaisir reste la première des motivations aux consommations hors repas : 38 % sont prises pour le plaisir qu’elles procurent.

Manger hors repas est aussi associé à un moment de détente « pour décompresser » ou passer un bon moment en famille ou entre amis. La deuxième motivation est physiologique : afin de satisfaire un besoin, de couper la faim, d’obtenir de l’énergie.

Repenser l’alimentation en restauration collective

Le snacking touche tous les segments de la restauration. La restauration collective (entreprises et collectivités) s’adapte peu à peu à la concurrence des établissements de restauration rapide et des magasins proposant des aliments « à snacker », de moins en moins connotés « malbouffe », et qui répondent à des besoins nouveaux. La population active est, en effet, de plus en plus nombreuse à profiter de sa pause déjeuner pour faire autre chose que manger : pratiquer une activité physique, faire ses courses, s’adonner à une passion, surfer sur les réseaux sociaux, etc. De ponctuel, le snacking est devenu le style de repas quotidien pour beaucoup d’actifs. Selon l’enquête Cantina 2011**, 87 % d’entre eux consomment en effet des produits de snacking pendant ou en dehors des heures de repas. Ils apprécient donc que leur restaurant d’entreprise propose formules de repas et services pour manger rapidement sur le pouce : bars à salade, sandwichs, possibilité de réchauffer un plat, aliments pouvant être mangés à d’autres moments dans la journée (boissons, biscuits, fruits, etc.). Aujourd'hui, les cahiers des charges des appels d'offre de la restauration collective incluent systématiquement des demandes pour une restauration rapide.

 


Étude menée par Mondelez International, en collaboration avec Thibaut de Saint Pol, sociologue, en partenariat avec le CRÉDOC,2017.

**Enquête Cantina, 2011.

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