Nutrition en Europe : évaluation des progrès et définition des orientations futures
Octobre 2020
Afin de lutter contre les maladies non transmissibles évitables et liées à l'alimentation (telles que l'obésité ou la malnutrition1 ), un Plan d'Actions Européen pour une Politique Alimentaire et Nutritionnelle a été adopté en 2015 par les 53 États membres de la Région européenne de l'OMS, avec une mise en application sur cinq ans2 . Ce plan avait notamment pour objectif la mise en œuvre de politiques globales visant à promouvoir une alimentation saine et à prévenir l'obésité.
Un article publié en mars dernier a répertorié les progrès réalisés3 et suggéré de nouvelles perspectives. Il s'est notamment appuyé sur les données recueillies par un questionnaire lancé en 2017 dans le cadre de l'examen mondial des politiques de nutrition4 , auquel 50 pays de la Région européenne ont répondu en tout ou partie.
Il fait état de progrès significatifs réalisés dans certains domaines de la nutrition en santé publique, comme la mise en place de politiques alimentaires scolaires, la reformulation des produits et la mise en œuvre de règlementations sur les acides gras trans.
96 % des pays ont par exemple mis en place des mesures pour promouvoir les comportements sains. Parmi ces mesures, l'ajout d'un module nutrition dans les programmes scolaires a été adopté par 67 % des pays.
Mais pour atteindre les objectifs mondiaux fixés notamment par les Nations-Unies, les auteurs précisent que des politiques plus ambitieuses sont nécessaires. C'est dans cette perspective qu'ils proposent 22 actions prioritaires classées en 9 thèmes.
Sur le thème de l'alimentation scolaire, ils recommandent aux États la mise en place de politiques permettant de limiter la disponibilité des aliments riches en gras, sel ou sucres, à proximité des écoles.
En ce qui concerne la nutrition dans les établissements de soins, si presque tous les pays indiquent fournir pédagogie et conseils aux patients, cela reste insuffisant. Les auteurs dénoncent notamment « les capacités limitées des prestataires de soins primaires, notamment en termes de temps, de connaissances précises et de compétences, pour évaluer et traiter la résistance au changement de comportement des patients » et « les problèmes de remboursement des services de conseil ».
1 89 % de la mortalité prématurée (selon la dernière étude sur la charge mondiale de morbidité) et un décès sur cinq dans le monde peuvent être attribués à la malnutrition.
2 Plan d’action européen pour une politique alimentaire et nutritionnelle 2015-2020
3 et 4 Global nutrition policy review 2016-2017: country progress in creating enabling policy environments for promoting healthy diets and nutrition